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Enfant : Bout de chou ou bouton de rose?
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Vers quel âge l’enfant commence-t-il à prendre conscience de son appartenance à un sexe donné?

Le sentiment d'appartenance à son sexe commence à prendre place et à se développer chez l’enfant entre l’âge de 18 mois et 2 ans, lorsque les enfants commencent à prendre conscience qu'ils sont un petit garçon ou une petite fille et qu'il y a un sexe différent du leur. Ce développement se poursuit à l'adolescence et même à l’âge adulte. La plupart des gens vivent en harmonie avec leur sexe biologique et développent un bon sentiment d'appartenance.
Cette identité est déterminée dès la naissance, voire  même avant, du fait du recours à l'échographie. Mais l'identité déterminée et l'identité ressentie peuvent parfois être différentes. De plus, il peut y avoir absence d'identité ou double identité. On peut donc être asexué ou bisexué. L'identité de genre peut être également affectée par nombre de structures sociales, comme l'appartenance culturelle, le statut social, la situation professionnelle, l'éducation ou la famille. Elle permet l'intégration des normes sociales liées au sexe.
 
Quel rôle joue l’entourage familial de l’enfant dans cette acquisition de l’identité sexuelle ?
L’entourage de l’enfant joue un rôle prépondérant dans la construction et l’édification de l’identité sexuée de l’enfant. Bien avant que celui-ci ait conscience de son identité sexuée, elle existe dans l’esprit de ses parents. Ces derniers ont désiré, fantasmé, rêvé d’un enfant. Avant la naissance, ils se sont préparés, ont imaginé l’enfant, lui ont donné un prénom.
Progressivement, cet enfant va s’approprier une identité sexuelle qui est, pour une grande part, le fruit des conduites parentales et environnementales, puis des attentes tant parentales, familiales que sociales. Très tôt, dès quelques mois, les bébés sont déjà en mesure de différencier les individus en fonction de leur sexe, bien avant de pouvoir exprimer par la parole cette distinction, c’est-à-dire bien avant que l’enfant soit en mesure de dire « je suis une fille » ou « je suis un garçon ».
Dès la naissance, l’enfant vit dans un environnement sexué : vêture, mobilier de la chambre, accessoires de maison, jouets différenciés – jouets relevant de la sphère domestique et maternelle. Ainsi, aux garçons, on propose plus de jeux d’activités où ils vont se dépenser, courir… Aux filles, par contre,  on va plutôt proposer des activités manuelles, on leur donne des poupées, une dînette…
Mais attention, l’identité sexuelle peut être confuse jusqu'à trois ans, parfois quatre !  En fait, il existe une troisième période : celle du complexe d'Oedipe /Electre et de sa résolution, pendant laquelle l’enfant poursuit la construction de son identité sexuelle.  Je m’explique : le parent du même sexe joue un rôle considérable, pour ne pas dire primordial, dans la formation de l’identité sexuelle de son enfant. Le père, pour le garçon, ainsi que la mère, pour la fille, doivent conserver une image positive... jusqu’à environ trois ans, la relation à la mère est plus exclusive, tant pour le garçon que pour la fille. Puis l’intérêt pour le père s’accroît progressivement, d’où la naissance d’un conflit interne (complexe d’Oedipe). Pour se représenter comme masculin, le petit garçon doit cesser de s’identifier à la mère. Il doit se séparer d’elle et se défaire des aspects de la mère en lui. Cette séparation lui permettra de se tourner vers le père pour s’en rapprocher, entrer en rivalité avec lui et ensuite devenir comme lui. Être comme son père  c’est, autrement dit, désirer des rapports sexuels avec des femmes. Tout comme le garçon, la petite fille est d’abord identifiée à la mère puis, peu à peu, le père va apparaître comme un idéal à imiter et à posséder, ce qui va entraîner une dépréciation de la mère et un amour incestueux pour le père. Durant la phase oedipienne (3-6 ans), l’enfant vit l’amour envers le parent du sexe opposé d’une manière exclusive, ce qui l’amène à réagir avec agressivité envers le parent du même sexe. Pour en sortir, il lui faudra renoncer à l’amour et à la haine envers le parent de son sexe. L’issue habituelle de l’Oedipe est l’identification au parent du même sexe. Plus l’enfant s’identifie à l’un des parents, moins il s’identifie à l’autre…
L’acquisition de la propreté ne va pas, en soi,  perturber l’acquisition de l’identité sexuelle de l’enfant  mais, par contre,  une attitude de culpabilisation (c’est sale, c’est dégoûtant…) de la part des parents pourrait rendre complexe l'expression de la sexualité à l’âge adulte. En effet, chez l’enfant devenu adulte, la sexualité sera inconsciemment assimilée  à quelque chose de sale, de répugnant.
Pour résumer : à  partir de 2 ans, les enfants font la différence entre les filles et les garçons. Entre 3 et 6 ans, ils se positionnent même “très fille” ou “très garçon”, adoptant tous les stéréotypes d'appartenance à un sexe : les filles jouent à des jeux de princesse, les garçons à des jeux de bagarre. Ils se servent des jeux pour affirmer leur identité sexuelle. A partir de 6 ans, les conflits de base sont normalement réglés  et  l'identité sexuelle est installée : la libido et l'énergie psychique de l'enfant se tournent vers l'extérieur. Il est désormais disponible pour les apprentissages, comme la lecture ou l'écriture.
 
L’acquisition de la propreté peut-elle entraver le processus de construction de l'identité sexuelle  chez l’enfant ?
Avec l’éducation à la propreté et la maîtrise des sphincters (aux environs de 15 mois), la zone érogène principale va être l’anus, c’est pourquoi les psychanalystes parlent de stade anal pour désigner la 2ème et la 3ème année. L’enfant prend plaisir à la rétention et l’expulsion de ses excréments, il ressent un certain sentiment de puissance sur lui-même et sur les autres (ses parents à qui il peut faire ou ne pas faire plaisir).
La période d’acquisition de la propreté signe une étape importante dans l’évolution de la sexualité de l’enfant, surtout entre 2 et 3 ans : il renonce alors aux bénéfices secondaires liés à l’érotisation  des soins d’hygiène prodigués par sa mère pour s’humaniser et être valorisé par ses deux parents. Pour devenir grand, il doit faire une concession : il doit donc renoncer à la fusion initiale avec sa mère afin de se différencier, de montrer qu’il n’a plus besoin d’aide. 
Il prend en fait conscience, d’une part, de ses limites physiques (celles de son corps en tant que frontière avec l’environnement mais aussi en tant qu’objet, en quelque sorte, "incomplet", soumis à la frustration de ne pas faire tout ce qu’il souhaiterait faire), d’autre part, des limites auxquelles ses désirs sont, en principe, inévitablement soumis du fait de la prise de conscience des interdits fondamentaux. 
L’acquisition de la propreté ne va pas, en soi,  perturber l’acquisition de l’identité sexuelle de l’enfant mais, par contre, une attitude de culpabilisation (c’est sale, c’est dégoûtant…) de la part des parents pourrait rendre complexe l'expression de la sexualité à l’âge adulte. En effet, chez l’enfant devenu adulte, la sexualité sera inconsciemment assimilée  à quelque chose de sale, de répugnant.
 
Quelle serait la  meilleure attitude à adopter par les parents face aux questions « gênantes » de leurs enfants?
Très tôt, l’enfant  commence à découvrir ce qui l'entoure et commence à poser toutes sortes de questions telles que "maman, pourquoi papa il a un zizi comme moi ?"... " Maman comment il a fait le bébé pour entrer dans ton ventre ?"... "C’est quoi faire l'amour ?"... "Papa, pourquoi maman ne pisse pas debout comme toi ?"...
Ne fuyez pas face à une question gênante car l'enfant ressentira votre malaise ! N’oubliez pas que c'est à cette période de son existence que s'établit la confiance et il est essentiel que le petit sache qu'il peut poser des questions à ses parents.
Il est important de savoir que pour le développement de l'enfant,  les parents doivent répondre aux diverses questions qu'il se pose et qu'il pose. Plus que le fait de tout dire à l'enfant, c'est la façon dont la réponse est formulée qui prime. Une réponse courte suffit à satisfaire l'enfant qui pourra toujours revenir à la charge pour en savoir plus, si besoin est.
De même, il est inutile d'anticiper sur les questions, il faut les laisser venir au fur et à mesure de sa découverte du monde qui l'entoure. Quand un petit pose une question il attend, certes, une réponse mais ce dont il a aussi besoin, c'est d'être rassuré par rapport aux différences qu'il observe autour de lui, à ce qu'il remarque de son entourage...
Ne fuyez pas face à une question gênante car l'enfant ressentira votre malaise ! N’oubliez pas que c'est à cette période de son existence que s'établit la confiance et il est essentiel que le petit sache qu'il peut poser des questions à ses parents.
Il est aussi important de lui faire comprendre, en répondant à ses interrogations, que l'on est disposé à dialoguer avec lui ; si l'on n'a pas la bonne réponse, il est toujours possible de lui répondre que l'on va y réfléchir et mieux répondre à son interrogation : il comprendra ainsi l'intérêt que l'on porte à ses interrogations et, surtout, qu'on lui porte.
Le fait de retourner la question "et toi, qu'est-ce que tu sais des bébés ?", par exemple, permet de savoir où il en est sur le sujet.  C’est utile pour adapter sa réponse, tout en complétant son savoir et en confirmant ou en infirmant une idée.... La reformulation de la question n'est pas perçue comme une fuite par le petit mais comme une ouverture à la discussion. 
Le vocabulaire employé doit être simple, avec des mots qu'il comprend ! Il n'est pas conseillé d'inventer des mots pour désigner par exemple les parties génitales…l'enfant doit connaître le véritable nom des choses (zizi = pénis…) il vaut mieux éviter de ridiculiser l'interrogation, de raconter des mensonges, de banaliser le sujet et surtout de faire diversion en pensant que l'enfant va oublier. Ce sont les adultes qui ont des tabous, l'enfant n'a pas cette notion. Pour lui, évoquer la sexualité se fait de façon naturelle et sa perception future du sujet dépendra de la réponse que l'adulte donnera. Les jeunes enfants aiment explorer leur corps et jouer avec leurs organes génitaux. Même si, en tant que parents, vous êtes peut-être inquiets face à ce comportement, vous devez le permettre: il fait partie du développement de l'enfant.
 

 

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