«C'est une maladie qui peut être parfaitement maîtrisée. Les 500.000 asthmatiques en Tunisie peuvent mener une vie normale s’ils prennent en charge leur maladie conformément aux recommandations du médecin...»
«Bien vivre avec son asthme, c'est contrôler son asthme» est le thème de la journée de sensibilisation aujourd'hui, à El Menzah VI et à Lafayette, à l'initiative de la Société tunisienne des maladies respiratoires et d'allergologie, à l'occasion de la journée mondiale de l'asthme et de l'allergie.
Cette journée est une journée de sensibilisation et d'information destinée aux asthmatiques et à leur entourage. Comme toujours, la journée a pour objectif de faire comprendre l'asthme et faire évoluer les idées reçues, mais aussi sensibiliser à la maîtrise de la pathologie.
10% des asthmatiques sont des enfants
Rappelons que l’asthme est une maladie génétique inflammatoire chronique des voies respiratoires, aujourd’hui très répandue dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle touche plus de 300 millions de personnes et tue jusqu’à 250.000 individus par an.
Malgré des avancées très importantes dans les connaissances de la physiopathologie et la disponibilité de traitements efficaces, la morbidité de cette maladie reste très importante même dans les pays les plus développés.
«En Tunisie, l’asthme est une maladie beaucoup plus fréquente qu’on le pense et touche entre 5 et 8% de la population. Une étude Airmag (Asthma insight and reality in the Maghreb) en 2010 donne une prévalence de 3,8 % avec 4% chez l’enfant.
10% des asthmatiques sont des enfants», indique le Pr Ali Ben Khedher, chef du service pneumologie à l’hôpital Abderrahmen Mami de l’Ariana et expert consultant «GARD OMS».
«Mais c'est une maladie qui peut être parfaitement maîtrisée. Une maîtrise qui permettra aux personnes atteintes de mener une vie normale si la maladie est convenablement contrôlée.
Les 500.000 asthmatiques en Tunisie peuvent mener une vie normale s’ils prennent en charge leur maladie conformément aux recommandations du médecin», ajoute le Pr Ben Khedher.
L’asthme (du nom arabe «azma» introduit par Ibn Sina) n’est pas une pathologie admise ni bien contrôlée par les Tunisiens. Beaucoup de parents refusent d’accepter le diagnostic de la maladie et nombre de médecins préfèrent l’appellation d’allergie pour ne pas «brusquer» leurs clients. Pourtant, l’asthme est une maladie aisément contrôlable avec une prise régulière du traitement.
Le tabac, facteur n° 1 de la dégradation
C’est justement les enjeux de la sensibilisation : accepter la maladie, la comprendre, adhérer au traitement et observer certaines précautions comme éviter le tabac, facteur n° 1 de la dégradation de la maladie …
L’on croit à tort que les traitements ne sont valables qu’en cas de crises, alors que l’asthme ne peut pas s’améliorer sans traitement! Les aérosols ne sont pas non plus faits juste pour les crises. Ils font partie du traitement ! Or, un asthme non contrôlé engendre de grandes complications à vie, voire la mort dans certains cas !
"Il va sans dire que plus le contrôle est meilleur, plus l'équilibre est assuré et plus on aura la dose minimale de traitement, plus l'efficacité est maximale" résume le Pr Ben Khedher qui prévient que "ce n'est pas parce que les signes de crise sont absents qu'on peut arrêter le traitement".
"Aujourd’hui, il y a tous les moyens de contrôler, de maîtriser l’asthme, de traiter et de prendre en charge les malades", précise le Pr Ben Khedher qui ajoute que " les 2028 unités de soins de base ont un grand rôle à jouer à ce propos d’autant plus que cette maladie est désormais prise en charge par la Caisse nationale d’Assurance-maladie (Cnam)".