Les personnes qui ont une bonne facilité d'introspection, c'est-à-dire une grande capacité de réflexion sur elles-mêmes, ont en général un volume du lobe frontal antérieur qui est supérieur à celui des autres, ont découvert des chercheurs britanniques.

En fait, c'est le volume de la matière grise située juste derrière les yeux qui est un bon indice de cette capacité.

Cette partie du cerveau est aussi le siège de différentes fonctions cognitives supérieures, comme celles du raisonnement, du langage et de la mémoire de travail.

C'est, selon les chercheurs, l'une des régions du cerveau ayant subi le plus important développement au cours de l'évolution des primates jusqu'aux hominidés.

L'acte d'introspection, qui se décrit également comme le fait d'analyser nos propres pensées, est considéré comme un élément clé de la conscience humaine.

Le Pr Geraint Rees et ses collègues de l'University College London pensent aussi que la structure de la matière blanche reliée à cette aire est aussi en rapport avec le processus de l'introspection.

Cette découverte ne veut pas forcément dire, selon les chercheurs, qu'une personne ayant plus de matière grise dans cette région du cerveau a de plus grandes capacités d'introspection qu'une autre.

Elle établit seulement une corrélation entre la structure de la matière grise et la matière blanche du cortex préfrontal à différents niveaux d'introspection que des personnes pourraient avoir.

Ces travaux, qui font l'objet d'un article dans le magazine Science, pourraient aider à mieux comprendre comment certaines lésions du cerveau affectent la capacité de l'individu à réfléchir sur ses pensées et ses actions.

Si on parvient à comprendre la conscience de soi au niveau neurologique, il sera alors possible d'adapter des traitements et de développer de nouvelles techniques d'exercice mental des patients.

Une meilleure compréhension pourrait alors aboutir à la mise au point de traitements adaptés pour les patients, tels les victimes d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou de traumatismes cérébraux, qui ne comprendraient même pas l'état dans lequel ils sont plongés.