La prévention des maladies chroniques telles que l'obésité et le diabète constitue l'un des défis majeurs du secteur médical, en particulier dans les pays en voie de développement, selon des scientifiques réunis à Berlin.
L'explosion des maladies chroniques en Afrique ou en Asie est "la conséquence de l'importation du style de vie occidental", a résumé Francis Collins, directeur des Instituts nationaux américains de la santé (NIH), lors du deuxième Congrès mondial de la Santé qui réunit jusqu'à mercredi un millier d'experts internationaux autour des défis mondiaux de la santé.
De fait, ces maladies que sont les cancers, le diabète ou encore les maladies cardio-vasculaires ne sont plus des pathologies des pays riches puisque 80% des nouveaux cas sont désormais diagnostiqués dans les pays pauvres ou en voie de développement.
Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ce sont les régions d'Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental qui sont les plus touchées par ce fléau.
Parmi les dangers les plus importants figurent l'obésité qui fait déjà des ravages en Amérique du Nord mais aussi au Moyen-Orient.
"Une épidémie d'obésité est inévitable à moins que des politiques soient mises en place maintenant pour réduire la consommation de produits sucrés et gras et promouvoir l'activité physique", a martelé Philip James, président de l'Association internationale pour l'étude de l'obésité, basée en Grande-Bretagne.
Dans les pays en voie de développement on assiste à une modification des régimes alimentaires avec le développement des chaînes de restauration rapide mais aussi à une évolution des modes de vie liée à l'urbanisation et qui se traduit par un accroissement de la sédentarité. Conséquences: les gens grossissent et sont de plus en plus sujets aux maladies liées au surpoids.
En Inde, par exemple, les cas de diabète sont beaucoup plus nombreux dans les villes que dans les campagnes, a rappelé Philip James.
Au niveau mondial, l?OMS table ainsi sur une croissance de cette maladie de 135 millions de malades en 1995 à 300 millions en 2025.
Une majorité d'experts affirment néanmoins que la communauté internationale ne reconnaît pas comme une priorité le problème des maladies chroniques. En Afrique tout particulièrement, l'accent est toujours mis sur le paludisme et la transmission du virus VIH du sida.
Or "d"un point de vue médical, les maladies chroniques sont des maladies préventives", a souligné Pekka Puska, directeur général de l'Institut national finlandais pour la Santé et le Bien-être (THL). D'où la nécessité, selon lui, d'effectuer un gros travail de prévention "aux niveaux individuel, local et national".
Il faut que ces questions "viennent à l'agenda des chefs d'Etat", a suggéré Olivier Raynaud, responsable du secteur santé mondiale au Forum économique mondial de Davos.
"Il faut également accroître la prise de conscience en mettant en avant les risques économiques (liés à ces maladies)", a-t-il ajouté.