Des mutations d'un seul gène prédiraient si une forme de leucémie connaîtra une évolution rapide et fatale, selon une recherche publiée mercredi aux Etats-Unis qui pourrait changer la façon de diagnostiquer et de traiter ce type de cancer.
Le séquençage du génome d'une femme décédée d'une leucémie myéloïde chronique, forme agressive et la moins fréquente de ce cancer du sang, a permis à des chercheurs de la faculté de médecine de l'Université Washington, à St. Louis (Missouri, centre), de découvrir que ce gène est souvent altéré chez un grand nombre de patients succombant rapidement à la maladie.
Menée sur 300 malades, l'étude a montré que la survie médiane chez ceux qui avaient des mutations de ce gène, appelé DNMT3A, était d'un peu plus d'un an après le diagnostic, contre près de trois ans et demi chez les patients dont le gène n'était pas altéré.
Si le rôle des variations de ce gène est confirmé par des études plus étendues, on pourrait alors envisager la mise au point de tests permettant de détecter ces mutations au moment du diagnostic et de prescrire un traitement plus agressif très tôt, relèvent les auteurs de cette étude publiée dans la version en ligne du New England Journal of Medicine.
Cette découverte peut aussi fournir aux chercheurs une cible spécifique pour mettre au point des thérapies plus efficaces contre cette forme de leucémie à évolution rapide, qui tue 9.000 Américains chaque année, indique le Dr Richard Wilson, directeur du Centre de recherche sur le génome de l'Université de Washington, et principal auteur de ces travaux.
Les chercheurs ont découvert des mutations du gène DNMT3A dans environ un tiers des patients de l'étude dont le pronostic, basé sur les tests existants, serait incertain.
Après un diagnostic de cette forme de leucémie, les malades sont le plus souvent soumis à une chimiothérapie standard comme premier traitement.