Les valves cardiaques sont des tissus fins et élastiques séparant dans le cœur les oreillettes des ventricules. Dans le cas d'une insuffisance valvulaire, le ventricule gauche doit fournir un travail important pour maintenir un débit sanguin identique. Il se dilate et se fatigue.
Des milliers de personnes auraient souffert d'une lésion des valves cardiaques consécutives à la prise de Médiator, lésions de gravité variable, bénignes dans la majorité des cas, potentiellement très graves dans d'autres.
«Selon une méta-analyse américaine publiée en 2002 et portant sur les effets de médicaments dérivés de la fenfluramine (dont le Médiator est proche), une personne sur huit ayant pris un des médicaments de cette famille présenterait une atteinte des valves cardiaques».
De quoi s'agit-il exactement?
Quels sont les risques? Les valves cardiaques sont des tissus fins et élastiques séparant dans le cœur les oreillettes des ventricules (celle séparant l'oreillette du ventricule gauche est la valve mitrale) ou séparant les ventricules des grosses artères qui en partent (celle séparant le ventricule gauche de l'aorte est la valve aortique).
«Chez certaines personnes, le Médiator aurait eu pour effet de rendre rigides et dures les valves aortiques ou mitrales le plus souvent. Elles deviennent alors fibreuses, perdent leur souplesse. Elles ne sont plus capables de se fermer correctement.»
Elles présentent alors «une insuffisance valvulaire». Le ventricule gauche est obligé de fournir un travail important pour maintenir un débit sanguin identique. Il va se dilater, se fatiguer. Lorsque l'insuffisance valvulaire est minime, elle est asymptomatique. Sinon, elle peut se traduire par une insuffisance cardiaque avec essoufflement, œdèmes…
«Quand je vois des malades avec atteintes valvulaires, je les interroge désormais systématiquement pour savoir s'ils ont pris du Médiator ou d'autres médicaments de la même famille».
Le diagnostic est suspecté sur des signes cliniques et sur l'auscultation qui permet - parfois - d'entendre un souffle. Mais c'est l'échographie cardiaque qui va permettre le diagnostic en visualisant les lésions et en évaluant leur importance et le retentissement sur le patient.
Surveillance régulière
Pour les formes minimes, une simple surveillance suffit. Dans d'autres cas, un traitement médicamenteux peut être nécessaire (bêtabloquants, inhibiteur de l'enzyme de conversion, diurétiques). Dans les formes graves, un traitement chirurgical s'avère indispensable. «Après l'arrêt des médicaments qui favorisent ces maladies, les lésions valvulaires se stabilisent spontanément».
Certaines précautions sont nécessaires pour les patients souffrant de valvulopathie. D'abord une surveillance régulière pour mesurer l'évolution. Mais, surtout, il est nécessaire de mettre en œuvre un traitement par antibiotiques avant tout soin dentaire, pour éviter le risque d'endocardite.
Il faut savoir que seuls les patients ayant pris le Médiator pendant plus de trois mois ont un risque accru de valvulopathie.