Vous vous réveillez sans arrêt au milieu de la nuit ? Vous avez sans doute un rythme alpha trop élevé ! Ce signal neuroélectrique émis par le cerveau serait en quelque sorte une veilleuse sensible aux moindres bruits.
Maintenant que les scientifiques connaissent ce phénomène, on peut imaginer des moyens de lutter contre les cernes matinaux…
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Allons-nous tous enfin pouvoir dormir sur nos deux oreilles ? Il semblerait bien que oui, d’après une étude réalisée par des chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH) et publiée dans la revue Plos One.
Ils ont réussi à décrypter l’activité de notre cerveau, responsable des fatigants réveils au cours de la nuit. Un premier pas nécessaire au développement de nouveaux médicaments qui stabiliseront notre sommeil !
Tout se passe au niveau du rythme alpha, un signal neuroélectrique produit naturellement par le cerveau. Cette oscillation électroencéphalographique fut la première de la sorte à être identifiée il y a presque un siècle par le neurologue allemand Hans Berger, du fait se sa grande amplitude (25 à 100 microvolts).
Elle possède la particularité d’être (probablement) émise par le lobe occipital, à une fréquence de 8 à 12 Hz (autant de vagues par seconde).
Le rythme alpha subsiste pendant le sommeil
Elle se manifeste le plus intensément lorsqu’une personne se détend, et d’autant plus si celle-ci conserve ses yeux clos. Son intensité est alors affectée par l’ouverture des yeux (un état de réveil plus important) ou au contraire par la « perte de conscience » conséquente à un endormissement.
Sa disparition est donc considérée comme un signal typique du sommeil, mais la nouvelle étude vient de mettre à mal ce fait qui semblait établi.
Grâce à une technique mathématique d’analyse spectrale (l'analyse des signaux fréquentiels) appliquée à l’EEG, qui permet de mettre en évidence des rythmes invisibles à l’œil nu (en particulier lorsque l’amplitude du signal est très faible) les chercheurs ont démontré que le rythme alpha était toujours actif au cours du sommeil, mais à une intensité bien plus faible et noyée parmi d'autre signaux (delta, bêta).
Des volontaires qui prêtent leur cerveau
Puisque le rythme alpha est associé aux périodes de réveil et de réceptivité aux stimulations sensorielles, les scientifiques ont testé l’hypothèse selon laquelle l’intensité du rythme alpha pouvait varier en présence de stimuli au cours du sommeil.
Ainsi, treize volontaires ont été recrutés pour passer trois nuits à la division de la médecine du sommeil du MGH, les électrodes de l’EEG reliées à leur cuir chevelu et prêtes à enregistrer les moindres signaux provenant de leur cerveau.
Au cours des trois nuits, les volontaires ont été exposés toutes les 30 secondes à des sons correspondant à des sonneries de téléphone ou à du trafic routier.
Les sons ont été répétés avec une intensité sonore croissante par paliers de 5 décibels, en partant de 40 décibels (comme dans une chambre au calme) et ce jusqu’à provoquer l’apparition sur le tracé EEG des signes typiques de l’interruption du sommeil.
Un traitement en temps réel qui évite le réveil ?
Le décryptage des données de l’EEG par analyse spectrale a confirmé la présence de variations du rythme alpha au cours de la nuit. Mieux, il est même possible de corréler les chances de réveil, suite aux bruits, à l’amplitude du rythme alpha : plus le rythme alpha est faible, plus un bruit fort est nécessaire pour provoquer le réveil. Un sommeil léger est donc lié à un rythme alpha plus intense.
Ces résultats éveillent l’imagination des chercheurs : puisque le rythme alpha est la cause, ou au moins l'une des causes du sommeil léger, et puisqu’il peut désormais être détecté, il est envisageable de créer un système permettant l’injection de médicaments au moment même où la personne a le plus de chance de se réveiller au cours de la nuit.