Si le seul essai de vaccin anti-VIH à avoir montré à ce jour un effet protecteur est le RV144 mené en Thaïlande entre 2003 et 2006.
Cette nouvelle étude menée par des chercheurs de la Harvard Medical School, (Boston) et des National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIH) sur des singes atteints du VIS (Virus d'immunodéficience simienne), très proche du VIH chez l’Homme, permet de mieux comprendre deux pistes de réponse immunitaire et de protection possibles, l’une génétique, l’autre par certains anticorps spécifiques.
Certains singes seraient nés avec une meilleure protection contre le VIS, tout comme de rares individus séropositifs qui contrôlent par eux-mêmes et sans traitement l'infection.
Ce “phénomène” pourrait contribuer à mieux comprendre comment le corps peut traiter efficacement l'infection à VIH. Ainsi, chez les singes aussi, certaines caractéristiques immunitaires et génétiques pourraient permettre d’optimiser l'efficacité d'un vaccin contre le virus de l'immunodéficience simienne.
Dans leur étude, Norman Letvin et ses collègues ont entrepris de déterminer précisément comment des vaccins contre le VIS agissent pour bloquer l'infection virale.
Après avoir administré le vaccin anti-SIV à la moitié des 129 singes de l’étude puis leur avoir injecté jusqu'à 12 doses de l'une des deux formes de SIV par injection rectale sur deux semaines, les chercheurs constatent que la moitié des singes ont été protégés tandis que l'autre s'est avérée infectée.
Ce schéma de vaccination ne protège pas les singes qui ont reçu une des formes de SIV, mais a réduit le taux d'infection de 50% chez les singes ayant reçu l'autre forme du virus.
Une piste sur les anticorps: Après étude de la réponse immunitaire des singes sur 3 plans, cellulaire, innée et avec anticorps, les chercheurs découvrent que la réponse par anticorps a présenté un phénomène frappant.
De faibles niveaux d'anticorps neutralisants s’avèrent associés à une protection accrue contre le VIS. Ces anticorps présents chez les singes protégés parviennent à se lier au virus et à bloquer sa capacité d’infection.
Une piste génétique: Un gène appelé TRIM5 semble également apporter un potentiel protecteur contre l’infection.
Ces 2 pistes encourageantes apportent des éléments prometteurs pour le développement d’un vaccin anti-VIH, deux années après l’étude réalisée sur l’Homme.