Les crises cardiaques sont beaucoup plus dangereuses le matin qu’à tout autre moment de la journée, car, en moyenne, elles entraînent des dommages dont le niveau de gravité sur le muscle cardiaque est de 20% plus élevé par rapport aux événements cardiaques qui se produisent plus tard dans la journée.
Cette étude espagnole, publiée dans l’édition en ligne du 27 avril de la revue Heart de l’American Heart Association démontre l’association entre rythmes circadiens et “cardioprotection”.
Cette étude menée sur plus de 800 patients ayant subi une crise cardiaque, a examiné l'association possible entre l’horaire de la crise et les niveaux de deux enzymes dans le sang marqueurs de dommages sur les tissus du cœur sachant que des niveaux plus élevés indiquent de plus grandes “zones de dégâts”.
Cette étude vient compléter les connaissances actuelles sur les rythmes circadiens et le risque cardiaque. Menée par des chercheurs de l'Hospital Clinico San Carlos et le Centro National de Investigaciones Cardiovasculares Carlos III (Madrid) cette analyse transversale, sur de 811 patients atteints, a souhaité déterminer si l'heure de la journée affecte la gravité des dommages causés par l’infarctus du myocarde avec élévation du segment ST (STEMI).
Ce type de crise cardiaque se produit lorsque l’artère coronaire est totalement obstruée par un caillot et la circulation sanguine interrompue, ce qui endommage toute l’épaisseur du muscle cardiaque alimenté par l’artère.
Les niveaux de créatine kinase (CK) et de troponine I (TnI) ont été mesurés à l'admission, puis toutes les quatre heures. Ces deux enzymes sont les marqueurs chimiques retenus pour évaluer les dommages aux tissus cardiaques.
En divisant l'horloge de 24 heures en quatre périodes d'égale durée, en phase avec les rythmes circadiens, les chercheurs aboutissent à une «variation circadienne" dans la mesure des dommages causés aux tissus cardiaques, tels que mesurés par les 2 marqueurs.
Les dommages représentés par les niveaux des 2 marqueurs atteignent un maximum chez les patients ayant subi une crise cardiaque dans la période de 6 heures du matin à midi, et respectivement plus élevés de 18,3% et 24,6% pour CK et TnI.
Les chercheurs suggèrent que l'évolution naturelle de l'organisme au cours d’un cycle de 24 heures est telle qu’à certains moments de la journée, la «cardioprotection» est plus faible.
Les variations circadiennes de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle et du débit coronaire pourraient toutes être impliquées.