Une collaboration entre deux équipes de l'Institut des biomolécules Max Mousseron (IBMM, CNRS/Universités Montpellier 1 et 2) et du Centre d'étude d'agents pathogènes et biotechnologie pour la santé (CPBS, CNRS/Universités Montpellier 1 et 2) ouvre une voie alternative de recherche dans le traitement de la brucellose et d'infections à pathogènes bactériens avec des stratégies similaires.
Dans un article publié le 1er avril 2011 sur le site de la revue Organic and biomolecular Chemistry et sélectionné comme "Hot article", les chercheurs démontrent qu'il est possible d'inhiber la prolifération dans la cellule infectée du bacille responsable de la maladie.
La brucellose est une infection due à une bactérie du genre Brucella, commune aux animaux et à l'Homme. On parle à son sujet d'anthropozoonose car la maladie se transmet de l'animal à l'Homme, par contact ou par ingestion de laitages contaminés.
La brucellose se traduit par de fortes fièvres ondulantes et des atteintes viscérales ou ostéo-articulaires. En l'absence de traitement, la maladie peut devenir chronique: de graves conséquences neurologiques ou cardiaques peuvent alors se manifester, entraînant dans certains cas la mort du patient.
Chez l'Homme, il n'existe pas de vaccin contre cette maladie et bien que les antibiotiques actuellement utilisés soient encore efficaces, certaines souches cliniques commencent à développer une résistance aux traitements administrés. Il est donc devenu fondamental, dès aujourd'hui, de mettre au point de nouvelles approches de traitement.
L'équipe du CPBS a étudié l'interaction du bacille à l'origine de la brucellose avec sa cellule hôte, ce qui a permis d'identifier certains des mécanismes moléculaires responsables de sa virulence.
Les facteurs de virulence impliqués, qui permettent notamment à la bactérie de se répliquer dans les macrophages et ainsi d'échapper au système immunitaire, représentent de nouvelles cibles potentielles pour lutter contre l'infection.
En collaboration avec le CPBS et les Facultés universitaires Notre-Dame de la paix (FUNDP, Belgique), les chercheurs de l'IBMM se sont alors focalisés sur l'un de ces facteurs et ont réussi à concevoir puis à synthétiser toute une série d'inhibiteurs qui contrecarrent la fonction biologique et donc la virulence de la bactérie.
Actuellement, les équipes de Jean-Yves Winum à l'IBMM et de Stephan Köhler au CPBS appliquent les résultats de cette étude novatrice sur Mycobacterium tuberculosis, la bactérie responsable de la tuberculose, devenue un réel problème de santé publique à l'échelle mondiale avec l'apparition de souches (multi)résistantes aux traitements antibiotiques existants.