On sait que les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH) ont près de 20 fois plus de risques d’être infectés par le VIH que la population générale. Les taux d’infection par le VIH chez les transsexuels peuvent atteindre 68% selon le pays ou la région.
Pourtant ce sont les toutes premières directrices mondiales, donc émanant de l’Organisation Mondiale de la Santé, élaborées au cours de l’année écoulée, ciblant les HSH et les transsexuels afin de faciliter leur accès à la prévention, aux soins et de réduire la discrimination dont ils sont l'objet, même en matière de Santé publique.
Ces nouvelles recommandations doivent aider les décideurs et les médecins à élargir l’accès aux traitements et à la prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) chez les hommes qui ont des rapports sexuels (HSH) avec d’autres hommes et les transsexuels.
Car l’infection à VIH est en pleine résurgence sur ces groupes, en particulier dans les pays industrialisés et de nouvelles épidémies sont récemment identifiées dans ces groupes, en Afrique, Asie, dans les Caraïbes et en Amérique latine.
L’exclusion explique la majorité de ces infections, nous rappelle l’OMS, avec des relations sexuelles fréquemment clandestines, une peur de s’adresser aux services de prévention et de traitement.
«Nous ne pouvons imaginer inverser totalement la tendance de la propagation mondiale du VIH sans répondre aux besoins spécifiques de ces populations cibles», indique le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur du Département VIH/sida de l’OMS.
«Les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels ont partout d’énormes difficultés d’accès aux services de prise en charge du VIH.
Les lignes directrices contiennent à la fois des données pour mettre en place des interventions préventives efficaces et des recommandations pour garantir que l’exclusion et la pénalisation ne fassent plus obstacle à ces services de santé. Elles comportent 21 recommandations appelant de multiples partenaires à prendre des mesures en étroite collaboration avec ces groupes de population, notamment:
· élaborer des mesures législatives et autres mesures antidiscriminatoires pour protéger les droits de l’homme et stopper l’exclusion de ces groupes de population,
· proposer des tests de dépistage du VIH, des services de conseil et des suivis de traitement pour les patients dont la numération des CD4 est égale ou inférieure à 350, comme l’a recommandé l’OMS dans ses dernières directives 2010,
· développer les interventions de prévention du VIH et des IST chez les HSH et les transsexuels;
· utiliser systématiquement le préservatif, pour les personnes vivant avec le VIH, plutôt que de choisir ses partenaires sur la base de leur sérologie VIH.
«Des mesures d’urgence sont nécessaires pour garantir que les droits fondamentaux des personnes les plus exposées à l’infection par le VIH soient respectés et qu’ils disposent des informations et des outils nécessaires pour se protéger contre le VIH » conclut Mariângela Simào, responsable de la prévention à l’ONUSIDA.