Réévaluation des médicaments antitussifs et nouvelles modalités de prise en charge de la toux chez le nourrisson
L'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a publié les nouvelles modalités de prise en charge de la toux chez le nourrisson, c'est-à-dire l'enfant de moins de 2 ans. Ces recommandations ont été élaborées par un groupe d'experts, en collaboration avec la Société française de pédiatrie, la Société pédiatrique de pneumologie et d'allergologie et le groupe de travail référent des médecins généralistes de l'Afssaps.
Ces nouvelles modalités de prise en charge interviennent dans un contexte de réévaluation des médicaments indiqués dans la prise en charge de la toux et des troubles de la sécrétion bronchique chez le nourrisson, initié en 2009 avec l'examen des effets indésirables associés aux médicaments mucolytiques, mucofluidifiants et à l'hélicidine. Pour rappel, ces derniers ont été contre-indiqués en avril 2010 chez le nourrisson.
Ainsi, la réévaluation de la balance bénéfice/risque conduite en 2010 a concerné les antitussifs antihistaminiques H1 de 1re génération et les suppositoires terpéniques. En conséquence, les sirops et suspensions buvables d'antihistaminique H1 de 1re génération, ainsi que le fenspiride (PNEUMOREL), seront prochainement contre-indiqués chez le nourrisson, décision qui entrera en vigueur à la mi-mars 2011.
En raison du risque possible de convulsions, il est envisagé de contre-indiquer les suppositoires terpéniques chez les enfants de moins de 30 mois, de même que chez les enfants ayant des antécédents de convulsion fébrile ou de crise d'épilepsie quel que soit leur âge. L'Afssaps a en outre demandé qu'une position harmonisée au sein de l'Europe soit fixée à propos de ces médicaments.
En pratique :
L'Afssaps a mis à disposition des professionnels de santé des documents présentant les modalités de prise en charge de la toux chez les nourrissons.
De plus, des documents ont spécialement été conçus à l'attention des parents.
Les mesures préconisées reposent sur :
* la désobstruction nasale pluriquotidienne au sérum physiologique en cas d'encombrement nasal ;
* l'éviction de l'exposition au tabac ;
* l'hydratation régulière du nourrisson ;
* la limitation de la température à 19-20 °C dans la chambre.
Il est recommandé de ne pas prescrire d'antitussifs en cas de toux aiguë banale du nourrisson. De même, les parents ne doivent pas administrer d'antitussif sans l'avis préalable du médecin ou du pharmacien.
Enfin, il n'est pas nécessaire de prescrire de la kinésithérapie respiratoire face à une toux aiguë liée à une infection banale des voies respiratoires, non compliquée. La kinésithérapie respiratoire peut en revanche être discutée au cas par cas dans la bronchiolite.
Pour mémoire :
Les sirops antitussifs à base d'opiacés sont contre-indiqués chez les nourrissons, en raison de leur effet dépresseur respiratoire.